L'Humain au cœur et la force du vivant : "Ce n'est ni le monde ni ce que nous y sommes ou y faisons qui nous font peur, mais l'idée que l'on s'en fait, car la vision guide nos pas. Et sur cela, nous avons la main. C'est là toute notre puissance et toute ma pensée ! " (JMS) Aller plus haut, plus loin, est le rêve de tout un chacun, comme des "Icares" de la connaissance. Seuls ou ensemble, nous visons à trouver un monde meilleur, plus dynamique et plus humain, où l'on vit bien, progresse et œuvre mieux. Il nous faut comprendre et le dire pour agir. Si vous êtes désireux d'accomplissement personnel, ce blog est pour vous. Fouillez dans ces plus de 500 articles ! Commentez ! Partagez ! Si ces contenus vous intéressent, le droit de copie, même partiel, est sous Licence Creative Commons : chacun est donc libre de les reproduire, de les citer comme il le souhaite, à l'expresse condition d'en citer chaque fois la source et de n'en faire pas commerce.

Pour vous développer, faites un CACE !

De quoi s'agit-il dans ce titre ? Non, bien sûr, il ne s'agit pas de hold-up ni de malfaisance, mais bien d’effectuer un travail d'ouverture sur soi. D'ailleurs, le mot travail est surement trop fort. Il n'y a là ni douleur, ni effort surhumain. Il y a juste un changement de regard qui donnera un changement de posture, laquelle posture sera fructueuse. Alors qu'y a-t-il derrière ce sigle "CACE"? Il y a juste quatre mots simples : Curiosité, Attention, Contemplation, Expérimentation. Mais, qu'est-ce que cela signifie ? Et bien nous allons développer un peu...
"Curiosité". Si vous pensez que vous en savez assez, que votre connaissance est amplement suffisante pour vivre dans votre environnement, pour gérer toutes vos situations, vous venez de vous couper un bras, ou une jambe. Pourquoi ? Parce que nous n'avons jamais fini d'apprendre ! Parce que tout bouge en permanence. Parce qu'il y a mille et une solution à chaque problématique que l'on rencontre ! Parce 90% des innovations dans les entreprises viennent des collaborateurs qui ont les pieds et les mains dans l'action quotidienne et qu'ils ont un cœur et un esprit pour penser ce dans quoi ils sont, ce qu'ils sont en train de vivre... Parce que depuis des millénaires nous apprenons principalement des autres ! Parce que le reste de notre apprentissage vient majoritairement d'événements qui nous bousculent, qui nous interpellent, qui modifient notre regard !
La curiosité est donc une qualité première et fondamentale pour notre développement. Elle nous invite à une certaine humilité : nous ne sommes pas des dieux omnipotents, comme nous l'avons peut être cru vers l'age de cinq ans. Nous sommes des marcheurs de chemins de traverse. Nous nous confrontons aux surprises du mondes, à ses montagnes de murs, à ses  crevasses de vides, à ses vents et forces qui nous emportent et nous bousculent. Ce qui a fait que nous avons traversé des siècles et des siècles d'histoire, occupant toujours d'avantage de lieux improbables comme les déserts de sables et de glaces, comme aucun autre animal n'a su le faire à ce jour, c'est parce que nous nous adaptons, modestement, obstinément, aux résistances du monde, parce que nous avons appris de nos confrontations, de nos échecs opportuns, de nos succès limités, parce que nous avons été curieux de ce qui nous enveloppait, de ce que nous vivions, de ce à quoi nous nous confrontions...
Le second mot est "Attention". Il ne suffit pas en effet d'être curieux pour connaître, mais aussi nous est-il indispensable de développer une attention aiguë aux signaux faibles, au moindre élément du parcours, à la plus petite résistance, oubliant vite le principe de Paretto qui nous enferme dans l'illusion d'une efficacité. Ce ne sont pas les 20% de causes responsables de 80% des effets qui font le résultat, mais bien la conjonction, la convergence, et la succession de toutes les causes, aussi modestes soient-elles. Alors nous leur prêterons toute notre attention, et nous prêterons aussi toute notre attention aux manières de faire de nos congénères, de nos amis, collaborateurs, patrons, adversaires, concurrents, voisins, comme de tout "êtres humains" tout simplement. Depuis nos histoires de vie, depuis nos parcours chaotiques, depuis nos expériences curieuses, nous avons, chacune et chacun, trouvé, expérimenté, nombre de solutions et de non solutions... comme chacun des autres que nous côtoyons.  Parce qu'est là l'intelligence collective, ce produit de la rencontre de sommes d'intelligences individuelles. Alors nous leur prêterons cette attention curieuse essentielle. Il y a là un creuset considérable de connaissances à développer.
Le troisième mot est "Contemplation". Mais que vient faire cette expression quasi mystique dans le développement de la connaissance ? Nous savons que nous ne voyons que ce que nous savons, que tout le reste, la plupart du temps, sauf accident, nous échappe. Alors à quoi nous sert la curiosité et l'attention, si nous n'en faisons aucun ancrage dans nos représentations, dans nos principes, dans nos théories ? Voilà, nous touchons là du doigt l'importance de cette contemplation si décriée, si rejetée, par ce qu'elle aurait des accents mystiques ou bisounours. Il s'agit en effet de faire taire, en nous, nos a priori, nos "déjà connus" ou "déjà sus", pour faire la place à cette intelligence opportune, jusqu'alors inconnue, ou mal appréhendée. Il s'agit aussi, de laisser faire notre intelligence symbolique, afin qu'elle "accroche", qu'elle "attache" ces éléments nouveaux à ce que nous savons déjà. Ceci se fait par association, par ressemblance, par distinction, par comparaison, etc. C'est ce que la psychosociologie des représentations sociale nomme l'ancrage (Cf. Denise Jodelet et Serge Moscovici, 1985). 
L'art de la contemplation nous conduit à intégrer, ingérer, préciser, distinguer, les éléments nouveaux de notre environnement. Vous vous souvenez certainement de cette historiette que j'ai relaté dans des articles précédents, sur la manière dont, enfant, j'ai "médité" la manière d'éviter l'opposition de mon camarade René en matière de rugby. C'est bien de cela dont il s'agit : rassembler tous les éléments de mes acquis, avec les sensations qui leurs sont associées, pour construire une appropriation nouvelle. Elle deviendra une vision exacte d'un possible nouveau qu'il ne me restera plus qu'à mettre en action.
Et il y a ce quatrième mot "Expérimentation". Oui, nous n'en resterons pas là, à regarder curieusement les solutions diverses. Elle ne deviendrons connaissance qu'à compter du moment où nous les expérimenterons nous-même. Alors seulement, elle prendront la valeur de la connaissance. Jusque là, elle ne sont que des indications, des hypothèses, des voies de recherche, des principes... Souvenons nous une fois encore de notre apprentissage du vélo (peu d'entre nous ont échappé à cette expérience). Toutes les explications du monde n'ont pas fait l'acquisition de cette nouvelle compétence. Il nous a fallu passer par l'expérimentation et là, seulement là, notre corps entier a "compris", soit pris en lui-même, le "savoir faire du vélo".
Comme je l'ai déjà évoqué, j'ai appris la taille de pierre avec la chasse, le ciseau, le poinçon et le maillet. J'ai eu l'information sur la fonction et la capacité de chaque outils. Mais ce n'est qu'à force de leur utilisation, de l'usage (à son vrai sens du terme), que j'ai ressenti et compris dans mon corps, la précision de l'angle de la chasse, la précision de la force du coup de millet, etc... Sans ce long exercice d'expérimentation, je serais resté dans l'observation de la théorie sur un matériaux que je ne "connaissais" pas. Parce que nous sommes totalement et indissociablement corps et esprit, l'acquisition théorique passe par les sensations.
Alors voilà, après avoir effectué votre "CACE", il ne vous reste plus qu'à savourer le bien acquis et à partir vers de nouvelles aventures, les quatre mots dans la sacoche ou sous le bras...

Jean-Marc SAURET
Publié le mardi 9 janvier 2018

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